« Ratatouille ?
Il a de bonnes critiques, OK, allons-y ! »
Deux heures plus tard,
sourire aux lèvres, nous émergeons tout guillerets d’une joyeuse
échappée avec Rémi, le jeune rat surdoué venu s’aventurer au cœur de la grande
cuisine parisienne. Emerveillés, et surpris de l’être autant. Comme si nous sortions d’un « p’tit resto » étonnés de nous sentir si légers après un très bon repas
inattendu.
Quelques jours plus tard,
je retrouve la même unanimité enthousiaste chez toute une famille, jusqu’au
grand père de 85 ans : « On ne s’ennuie pas une minute ! » Du
haut de ses six ans, un petit Victor résumera joliment
« l’ effet Ratatouille » : « Moi j’ai bien
aimé, mais ma maman, elle a adoré ! »
« Rêvant de devenir chef cuisinier, un rat réussit à passer derrière les fourneaux d’un grand resto » avais-je lu*. Rémi, un ambitieux ? Plutôt un grand passionné. Bravant tous les dangers pour s’instruire en contrebande auprès du grand chef Gusteau, pour découvrir et marier toutes sortes de saveurs. Eduquant le goût de son lourdaud de frère. Rattrapant discrètement la soupe puis jouant les maîtres cuisiniers invisibles dans le Gusteau. Brûlant d’épater de plaisirs subtils même le plus impitoyable des critiques gastronomiques.
Des sous-sols aux toits,
notre petit rat de cuisine nous entraîne dans des aventures aussi cocasses
qu’invraisemblables : cuisine au sommet d’un cheminée sous l’orage,
joyeuse danse de préparation d’un potage, pilotage des gestes d’un commis mué
en marionnette consentante. Jusqu’à commander la manœuvre de brigades de rats
mués en cuisiniers d’un soir. Remi, amateur passionné, artiste inventif est
devenu chef d’orchestre.
Film d’animation ?
Oui, et ballet symphonique, avec solos et mouvements de groupe, scènes
trépidantes et moments d’apaisement, pics d’enthousiasme et accès de doute.
Nous nous laissons emporter, amusés, dans ce tourbillon dansant. A la suite de l'humble petit rat qui devient un "grand", nous découvrons, curieux comme des enfants, lieux, personnages,
gestes, et attitudes typiques d'un univers étrange, à l'air si familier pourtant : la cuisine d'un grand restaurant.
Alors, « Ratatouille » une « joyeuse farce qui règle son compte à la malbouffe »** ? J'y vois bien davantage un éloge malicieux à la grande cuisine. Mais aussi une sensibilisation réjouissante à la culture culinaire, un encouragement à apprendre et à entreprendre, à ouvrir nos sens et à partager. Enfin, un conte d'aujourd'hui pour petits et grands lointain successeur du petit poucet et du vilain petit canard. Un film de divertissement ? assurément, mais qui fait à mon goût, sans plus de prétention que son tout petit héros, œuvre de culture.
Ce film d'animation produit par Walt Disney, réalisé par les studios Pixar, est sorti dans les salles françaises le 1er août 2007. En trois semaines, il a cumulé plus de 4,7 millions d'entrées en France.
Les images proviennent du site dvdrama.com qui contient une riche série d'appréciations et commentaires que j'ai trouvé agréables et intéressants à consulter.
Pour une analyse cinématographique intéressante sur le net je vous suggère de lire Reynald Dal Barro, sur le site cinemovies.fr
Moi aussi j'étais affamé en sortant du ciné, plus qu'un mot à la bouche: Ratatouille
Rédigé par : charles | 13 septembre 2007 à 11:57
Mon fils de bientôt 9 ans a été voir ce dessin animé. Il l'a trouvé très bien mais il y a des passages trop tristes, m'a-t-il dit, par exemple quand quelqu'un meurt (il me semble que c'est le grand chef dont on apprend qu'il est mort, à un moment donné du film).
Ce film (que je n'ai pas vu) a touché sa sensibilité, qu'il a très grande, d'une manière qui n'a rien à voir avec les films et dessins animés qui sont ciblés sur les enfants et les pré-ados.
Parce que, quand je vois le nombre de films et dessins animés dont mon fils se régale, où tout le monde se bagarre, se trucide joyeusement, se transforme en monstres plus horribles et pleins de pouvoirs destructeurs les uns que les autres, il n'y a jamais éprouvé ce sentiment de tristesse qui lui a un peu gâché Ratatouille.
Ratatouille se situe dans un registre bien différent et l'implication émotionnelle de mon fils en a été influencée.
Rédigé par : Dom | 17 septembre 2007 à 21:45